Florence Sultan 

Editrice

Vous trouverez ci-dessous les conseils pour mener à bien l'aventure de l'édition, une fois que vous avez finalisé votre manuscrit.


1- Se construire en tant qu’auteur

 

-        Ecrire c’est rendre intelligible à travers les mots, la complexité de la nature humaine et de leur époque

-        Tous les auteurs sont avant tout de grands lecteurs

-        Ecrire c’est un travail solitaire et c’est une discipline

o   Vie recluse, isolement sont indispensables

o   L’écriture doit être le centre de votre activité

 

02 – Là où naissent les bonnes histoires

 

-        Maitriser le matériau littéraire

-        Emporter le lecteur dès le départ : apporter l’inconnu au lecteur

-        Avant d’écrire : coller des informations, des notes, des émotions, des souvenirs, des scènes auxquelles vous avez assisté

-        Choisir : écrire à la 1ère personne ou non, avoir un personnage principal ou des personnages multiples,

-        Vous devez savoir résumer votre histoire lorsqu’elle sera terminée, pour donner envie au lecteur (éditeur) d’en savoir plus.

-        Toujours envoyer à l’éditeur un texte abouti, finalisé, avec un titre. Même si l’éditeur est séduit par votre texte, il peut vous demander ensuite de retravailler certains passages.

-        Vous devez savoir expliquer le sens de votre texte, le pourquoi vous avez choisi de raconter cette histoire (15 lignes maximum)

 

03 – Finaliser votre manuscrit

 

-        La première à faire, c’est oublier votre manuscrit, l’abandonner, mettre de la distance, le mettre en jachère : ce temps est absolument nécessaire pour le relire avec un œil neuf.

-        Vous allez alors pouvoir traquer toutes les redondances, épurer votre texte, choisir entre telle ou telle formulation d’une même chose pour « amaigrir » votre manuscrit et ne garder que la substantifique moëlle. « Chaque progrès dans l’art d’écrire ne s’achète que par l’abandon d’une complaisance – André Gide »

-        Entourez-vous de tous les ouvrages qui parlent de la langue, des mots, de la ponctuation (dictionnaires, anthologies)

o   Dicos d’or de Bernard Pivot, chez Albin Michel

§  Evitez de dire, dites plutôt

§  Cinq cents fautes d’orthographe à ne plus commettre

§  https://www.lalibrairie.com/livres/collections/les-dicos-d-or-de-bernard-pivot,0-39942.html

o   Les mots qui nous manquent (Calmann-Lévy)

o   Les mots voyageurs

-        Il va falloir vous intéresser à l’orthographe, la grammaire, la syntaxe, la conjugaison : on ne vous demande pas d’être un « correcteur professionnel », néanmoins si le premier contact de l’éditeur avec votre texte est un tissu de fautes d’orthographe ou de grammaire, ça fait mauvaise impression.

-        Faites attention à la présentation de votre manuscrit ; ayez pitié des yeux de votre lecteur : n’envoyez pas de texte sans marges, avec une taille de police 8 et une police trop fine. Un éditeur annote beaucoup quand il lit un manuscrit.

-        N’hésitez pas à mettre épigraphe (citations en exergue du texte, qui traduise le sens que l’auteur a voulu donner au texte), dédicaces (en début de texte) et remerciements (en fin de texte)

 

04 – Choisir les maisons d’édition adaptées

 

-        Cibler les envois aux éditeurs en définissant le type de roman que vous avez écrit : attribuer un genre à votre texte

-        Repérer les maisons d’édition en allant vous balader dans les librairies

-        Consulter les sites des maisons d’édition pour savoir quel type d’ouvrage elles éditent : voir la ligne éditoriale

-        Annuaire de l’édition publié par « Livres hebdo »

-        Suivez à la lettre les indications données par la maison d’édition dans la rubrique « Envoyez votre manuscrit »

-        Ne pas cibler que les grandes maisons d’édition.

 

05 – Envoyez votre manuscrit

 

-        N’envoyez un manuscrit qu’à une dizaine de maisons d’édition

-        Il est pertinent d’envoyer son manuscrit au responsable d’une collection dans une maison d’édition. Pour cela, ne pas hésiter à téléphoner à la maison d’édition et à demander le nom et le mail du responsable de telle ou telle collection, pour envoyer votre manuscrit nominativement.

-        Si après votre envoi, vous n’avez aucune réponse, considérez qu’au bout de 3 mois, c’est que votre manuscrit n’est pas retenu.

-        N’envoyez qu’un seul manuscrit par maison.

-        Respectez à la lettre les consignes données par la maison d’édition pour l’envoi d’un manuscrit (format, police de caractère, etc…)

-        Le temps d’attente de réponse : délai minimum 3 mois…et souvenez-vous que Proust a été refusé par plusieurs maisons avant d’être édité par Gallimard. Ne vous découragez pas.

-        Si vous recevez un refus motivé avec des indications, prenez-les en compte pour peut-être retravailler votre texte. Rien ne vous empêche ensuite de le renvoyer à la maison d’édition.

 

06 – Négocier le contrat d’édition

 

-        Un éditeur est prêt à vous publier.  Vous criez victoire, vous êtes fou de joie et vous êtes prêt à signer quasi n’importe quoi. Eh bien NON !

 

-        Droits et obligations, rémunération de l’œuvre, durée de l’engagement :

 o   L’auteur atteste que son œuvre est une œuvre originale et qu’elle n’est pas soumise à un autre contrat.

 o   L’auteur cède la totalité des droits à l’éditeur (toutes les formes d’édition quel que soit le support et les produits dérivés liés à l’œuvre)

 o   Les droits audio-visuels doivent faire partie d’un deuxième contrat du contrat d’édition : on doit donc vous remettre 2 contrats.

 o   Les droits d’auteur = % sur le prix de vente de l’édition première (ce prix est fixé par l’éditeur)

 o   Pour un primo romancier, le montant des droits est d’environ 8 à 10%.

 o   Les droits peuvent également varier en fonction du nombre d’exemplaires vendus

 o   Vous pouvez également bénéficier d’une avance sur vos droits, mais c’est rare et cette avance sera déductible des droits réels obtenus.      

 

07 – Peaufiner votre œuvre

 

-     Dans votre contrat, l’éditeur précise une date pour la publication. En général, il a un délai de 18 mois pour publier. Passé ce délai, le contrat est caduc.

-        Ce délai permet à l’éditeur et à l’auteur de retravailler sur le texte.

o   L’éditeur fait des suggestions de modification que l’auteur peut accepter ou non

o   C’est un moment d’échanges

o   Une fois les modifications réalisées, le texte part en « composition » pour la fabrication du livre

o   Une fois la composition finalisée, l’éditeur envoie une épreuve à l’auteur qui se doit de la relire pour vérifier s’il n’y a pas d’erreurs.

o   Une fois toutes les corrections effectuées, l’auteur signe un BAT (bon à tirer)

o   L’auteur est consulté pour le choix d’un visuel pour la couverture, mais au final, c’est l’éditeur qui a la main.

o   L’éditeur ensuite travaille sur la communication et la diffusion du livre avant sa publication et sa mise en place dans les librairies. C’est également lui qui décide du prix de vente. C’est la partie commerciale du travail de l’éditeur.

o   Si vous avez la possibilité de rencontrer les commerciaux qui vont parler de votre livre aux distributeurs, faites-le et donnez-leur envie de défendre votre livre en élaborant un pitch de 30 mots, puis 10 mots, puis un seul mot qui caractérisent votre livre, sachant qu’un commercial n’a que quelques minutes pour convaincre un distributeur.

 

08- Œuvrer à a la carrière de l’ouvrage

 

-        Votre livre est enfin en vente, référencé ou directement en librairie : il va falloir œuvrer pour que le livre soit disponible le plus longtemps possible.

-        Le service de presse va adresser votre livre à différents contacts (journalistes, réseaux sociaux, …) pour le faire connaitre.

-        Soyez présent quand l’éditeur vous demandera de participer aux évènements médiatiques de lancement (tables rondes, salons, dédicaces, …) et en utilisant vous-même vos propres réseaux sociaux.

-        Identifiez les communautés auprès desquelles vous pouvez faire connaitre la publication de votre livre : « qui va acheter votre livre, selon votre sujet ? »

o   Exemple : un livre écrit par un repris de justice pourra certainement intéresser le monde de la justice et de la police

-        Ne faites pas le tour des librairies de votre région pour vérifier si votre livre est bien en rayon. Votre ouvrage est forcément référencé, mais c’est le libraire qui décide de ce qu’il met en rayon ou en vitrine.

-        Par contre, vous pouvez aller voir vos libraires pour faire connaissance et les informer que vous avez un livre qui vient de sortir chez tel éditeur et que vous êtes à sa disposition pour une dédicace. Mais pour un primo romancier, une dédicace repose aussi sur votre capacité à mobiliser vos amis, votre famille, vos collègues.

-        Un primo romancier qui passe une journée ou deux jours sur un salon et vends 10, 15 livres, c’est déjà une petite victoire.

-        Faites le point sur vos ressources, vos forces, vos réseaux. Consacrez du temps à cette promotion.

 

09 – L’autoédition

 

-        Il y a encore quelques années, l’autoédition n’existait pas. On parlait d’édition à compte d’auteur, qui avait assez mauvaise presse.

-        Aujourd’hui il existe de multiples plateformes d’autoédition. Le grand avantage de ces plateformes, c’est qu’aujourd’hui, elles sont largement consultées par les éditeurs.

-        Cela suppose que l’auteur que vous êtes, a envie de réaliser tout le travail fait par l’éditeur, et en avez-vous les compétences ?

-        Si vous n’êtes pas à l’aise avec les réseaux sociaux, si vous ne vous sentez pas capable d’être votre propre attaché de presse, alors n’y allez pas !

-        A noter que les auteurs autoédités sont absents des listes de prix.

-        Si vous ne recevez que des refus des maisons d’édition traditionnelles, l’autoédition a tout son sens et certains auteurs créent eux-mêmes « leur » maison d’édition ce qui leur permet aussi d’être rattaché à des réseaux de diffusion classique.

-        Si vous vous lancez dans l’autoédition, allez voir sur Facebook comment les auteurs communiquent sur leurs livres (nature de leur communication, fréquence). A vous de déterminer si vous avez envie  de vous familiariser avec tous ces outils ou si au contraire, vous n’avez pas envie d’y aller.

 

10 – Conclusion

 

-        Gardez confiance en vous

-        Un éditeur n’est qu’un lecteur et il vit grâce aux auteurs

-    Continuez d'écrire