Parfois, la poésie surgit sans rimes ni raison.

Juste des mots pour le plaisir,

Malicieuse, facétieuse, elle échappe au sérieux

Et n’a qu’un seul désir, nous faire rire.

Lecteur, je te prie, sois indulgent pour les bêtises que tu vas lire,

Et si elles provoquent ton sourire,

C’est que j’aurai su te rendre heureux,

Cela seul compte dans ce recueil sans prétention.


LA TETE A L’ENVERS

 

 

Je marche sur la terre

La terre est ronde

J’ai la tête à l’envers

Voilà que je tombe.

 

Je vole dans l’univers

Comme un astéroïde

Mais je n’ai pas de guide

Au milieu des étoiles, j’erre.

 

Pierrot me tend son échelle

Ouf, je me hisse sur la lune

Voilà bien ma fortune

 

Qui soudain étincelle.


AIE SI J’ETAIS RICHE

 

Aie si j’étais riche !

Mon jardin ne serait pas en friche

Mes chats auraient chacun leur niche

J’aurais plein d’amis qui m’appelleraient « bibiche »

Même mes rimes seraient riches.

Je gagnerai tous les concours, chiche !

Et tant pis pour ceux qui pensent que je triche.

 

Aie, si j’étais riche…

Mais non vraiment, je m’en fiche !

Mon jardin pousse comme bon lui semble

Mes chats se couchent sur moi ensemble

Et mes amis, ils me ressemblent,

C’est d’amitié pour moi qu’ils flambent.

 

Tant pis mes textes ne trouvent personne pour les défendre

S’ils ne soulèvent pas un seul dithyrambe

Moi je suis riche de ma conscience

Je peux dire sans grandiloquence

Mes vers ne valent pas ceux de Molière

Mais ce sont les miens, et j’en suis fière.


LES GROS MOTS

 

 

Les gros mots

Comme des bonbons obèses

Ont une mauvaise réputation.

Les gros mots

Des enfants, ont un goût de fraise

Qui les font saliver de jubilation.

 

Pauvres mots qu’on met au ban du vocabulaire

Parce qu’aux bonnes mœurs, ils sont contraires.

Pourtant ils sonnent à mes oreilles

Ils claquent comme des drapeaux

Ils clament forts et hauts

La langue de Molière,

Rabelais ou bien François Villon

Qui tous aimaient parler du fion

Sans qu’on s’offusque dans les chaumières.

 

Ah les gros mots d’Antan

Les Cadédiou, Vindiou et Sacripant.

Ils roulent en bouche,

Se lancent d’un ton tonitruant,

Et fleurent bon

Le vin et le jambon.

Ce sont les mots des cadets de Gascogne

Ceux qui n’ont pas peur d’avoir une trogne

Voire une sale trogne !

 

Les gros mots

Sont comme les gros sanglots

Bruyants et tapageurs,

Sans aucune pudeur

Ils envahissent l’espace

Bousculent sur la place

Le passant bien-pensant.

Les gros mots, je m’en régale

Ils savent rassasier mes fringales

Mieux qu’un nuage de lait dans ma tasse de thé,

Ils sont mon souffle de liberté

Dans un monde trop policé.

Les gros mots sont polissons

Et je les aime petits fripons

Tant qu’ils éclatent de santé

Et font péter la trop sérieuse dignité.

 

Mais s’ils deviennent des paltoquets

Qu’ils servent à humilier ou mépriser

Alors dans la bouche, ils se font rances.

 

Quand ils dégueulent avec outrance

Le fiel, la haine ou l’arrogance

Je crie « attention danger »

Le gros mot n’est pas digeste

Quand il menace, qu’il frappe et qu’il agresse.

 

Saperlipopette !

Restons légers et surannés,

Dégustons tous les gredins,

Tous les faquins

Les cornegidouille

Et autres fripouilles.

Jean-foutres et gourgandines

Venez goûter à ma cuisine.

 

Je vous convie à un banquet

De gros mots bien ficelés

Sur un lit de grossièretés

Joyeuses et décalées.

Ne soyez pas des pisse-froids

Levez vos verres et trinquez avec moi.