Gala vu de dos, peinture de Dali

A découvrir.... des écrits !


J'ai commencé à écrire mon journal vers l'âge de onze, douze ans ! Journal délaissé à l'âge adulte, puis repris par intermittence. Un jour peut-être j'en ferai une œuvre littéraire.

C'est un bon entrainement que d'exercer sa pensée, ses réflexions en tentant de leur donner un style, une écriture comme on le ferait pour un roman. C'est ce que j'ai voulu faire dans le texte ci-dessous.


Vendredi 1er janvier 2021

C’est au premier matin de l’année 2021 que je pris conscience en écoutant Delphine Seyrig à la radio, que je m’interdisais d’écrire ce que je pensais. Je ne m’accordais le droit d’user des mots que pour conter des histoires inventées. Je découvrais ce matin-là que ma parole avait un sens, une valeur, une existence, même si les pensées qui me traversent n’ont pas la fulgurance de pensées inédites, même incomplètes, contradictoires, elles étaient mon essence. Je me suis dit alors pour la première fois, j’ai le droit d’exister comme je suis, dans l’imperfection et la singularité de ma personne.  Qui sont les censeurs qui m’interdisent de dire, de faire, de réfléchir et d’exposer ce qui me compose, me traverse, me construit ?

Qu’ont-ils de plus que moi, ceux qui se gaussent, qui commentent, jugent ce que je suis ? J’ai longtemps porté aux nues tous ceux, savants, professeurs, hommes et femmes « culturés » devant lesquels, moi pauvre mécréante, je m’agenouillais comme on le fait devant ceux qui imposent leur savoir comme un sceau, tous ces faux rois et fausses impératrices qui d’une citation, d’un bon mot, d’une phrase complexe balaient votre parole et la renvoie dans les oubliettes du mépris.

Je ne parle pas ici des véritables érudits qui ont la sagesse et l’humilité de déposer leur savoir sur le pas de votre porte, pour converser avec vous à hauteur d’humain. Ceux-là vous tirent vers le haut et partagent avec tendresse et parcimonie leurs connaissances. Ils ne cherchent pas à vous gaver de leur science et sont attentifs à votre parole pour ce qu’elle a d’unique et de différent. Ils savent vous rendre beau et intelligent, non par des mensonges, mais parce qu’ils vous aident à sortir de votre chrysalide.

J’ai pris ce matin-là, la décision d’ouvrir mon esprit sans fausse honte, sans pudeur ni ostentation. Simplement, je décidai de laisser sortir mes pensées librement comme on ouvre la cage aux oiseaux trop longtemps emprisonnés.

 

Forte de cette première et unique résolution d’une année nouvelle, je partis prendre mon petit-déjeuner. Nourrir le corps pour nourrir l’âme, un carburant indispensable. Tranquillité et joie, c’est ce qui me vint à l’esprit en terminant ce chapitre.